dimanche 10 janvier 2016

"Les Soeurs Charbrey, tome 1 : Sans orgueil ni préjugé" de Cassandra O'Donnell


Je vous présente ma première lecture de l'année 2016.

Présentation de l'éditeur
Le mariage ? Morgana Charbrey ne veut pas en entendre parler ! Sa passion dévorante pour les sciences emplit suffisamment sa vie sans qu'elle ait besoin de s'encombrer d'un époux. Cette soif d'indépendance, elle la dissimule derrière une prétendue maladie qui la contraint à rester recluse chez elle, à l'abri des regards courroucés de la haute société. En accompagnant sa jeune sœur Rosalie faire ses débuts à Londres. Morgana était loin d'imaginer que sa beauté et son caractère emporté attireraient l'attention de l'insupportable et ô combien séduisant comte Greenwald...

Mon avis
Ce livre, je ne pensais pas le lire. J'en avais d'abord entendu parler sur le blog d'Arcaalea et ça ne m'avait pas branchée particulièrement. Entre temps, j'ai lu le tome 1 de Rebecca Kean de la même auteure. J'avais bien aimé, sans plus. J'avais trouvé que les pages se tournaient toutes seules, sans difficulté, mais au vu des critiques dithyrambiques, je m'étais attendue à mieux. Le style d'écriture de l'auteure ne m'avait pas transcendée et j'avais été exaspérée par le nombre incroyable de mâles en rut dans le roman - tous attirés, par ailleurs, par l'héroïne ; à croire qu'on lui avait jeté un charme d'attirance.
A la décharge de Cassandra O'Donnell, la bit-lit, ce n'est pas vraiment mon truc. C'est pourquoi je me suis finalement laissée tenter à lire sa plume dans un autre domaine, et voilà comment j'ai finalement lu son Sans orgueil ni préjugé. En vérité, je l'ai trouvé à la médiathèque, et je me suis dit que ça ne me coûterait rien de tenter l'aventure. Je dois dire que si, ça m'a coûté quelque chose : des heures que j'aurais pu consacrer à un livre plus intéressant. Là encore, les pages se sont pourtant tournées toutes seules, mais je pense que c'est ce qui peut se faire de pire en terme de romance historique. Certes, ce genre se veut léger, mais cela ne veut pas dire qu'il est si facile de faire une bonne romance historique. L'argument de l'éditeur, c'est que Cassandra O'Donnell est une grande amatrice de ce genre, mais on peut être une grande consommatrice de quelque chose sans en être une bonne créatrice.
Tout manque de crédibilité, à commencer par le personnage de Malcolm. Le résumé de l'éditeur nous le décrit comme "insupportable", mais "ô combien séduisant". Je suis désolée, mais vous pouvez oublier ce deuxième aspect du personnage. On tient à nous le présenter comme le goujat le plus imbuvable du monde, et ensuite, grâce à la magie d'une petite ellipse temporelle, on voudrait nous faire croire que finalement, il est sympathique ? Non, non, ça ne marche pas comme ça. Je trouve ce personnage vraiment minable. C'est le pro du harcèlement (qu'on peut qualifier de sexuel) et du chantage ("Bon, maintenant que j'ai couché avec toi, t'es obligée de m'épouser, tant pis pour toi !"). Et je ne parle pas de tous ces moments où il est affreusement ridicule, comme lorsqu'il veut se battre avec un autre homme intéressé par l'héroïne dans une salle de bal. Sur quelle planète vit Morgana pour tomber sous son charme ? Et aussi vite, qui plus est ??
La dimension historique aussi manque de crédibilité. L'auteur aurait du se contenter de rester à notre époque. Le cadre historique ne sert vraiment que de toile de fond. Plus encore, cette "toile de fond" semble complètement hors sujet. On n'y croit pas un seul instant. L'auteur a certes voulu faire de son héroïne une originale pour son époque, avec sa passion des sciences. Or, on a au bout du compte l'impression que le roman est rempli d'"originaux", et cela finit par tuer l'idée même d'originalité. Cela ne fait que renforcer le sentiment que la dimension historique n'est que factice. Cela aurait néanmoins pu être une bonne idée de mettre en scène une héroïne férue de sciences, mais il aurait déjà fallu que cet aspect soit bien exploité, ce qui n'est pas vraiment le cas.
Même le style d'écriture de l'auteur, certes fluide, ne m'a pas beaucoup plu, comme cela avait été le cas dans Rebecca Kean. J'ai trouvé qu'il y avait trop de dialogues. Je sais bien que le but était que les personnages principaux ne cessent de s'échanger des bons mots, mais à la longue, cela devient lassant. En outre, j'ai souvent trouvé le texte mal ponctué, ce qui n'a pas plu à mon côté maniaque.
Vous comprendrez donc que je vous conseille de passer votre chemin. Je ne m'attendais pas à lire un chef d’œuvre, mais je ne pensais pas que ce serait aussi (oserai-je le mot ?) nul. Si vous voulez lire une bonne romance historique, tournez-vous plutôt, par exemple, vers Les Chevaliers des Highlands de Monica McCarty.

Extrait d'une scène que j'ai trouvée ridicule
- Sur la terrasse ? Avec vous ? Certainement pas ! s'exclama Morgana aussitôt.
- Pourquoi pas ? Je peux me montrer d'excellente compagnie, vous savez ? fit-il en glissant son bras sous le sien en se souciant comme d'une guigne de son refus.
- Lâchez-moi. Lâchez tout de suite mon bras, cracha Morgana en le fusillant du regard.
- Vous perdez la tête, Greenwald ?  Qu'est-ce qui vous prend ? réagit aussitôt lord Clawrence.
- Mêlez-vous de ce qui vous regarde et allez donc nous chercher ce fichu champagne, mon vieux, rétorqua Malcolm.
- Certainement pas, cette jeune lady est sous ma protection !
- Votre protection ? Voyez-vous ça... Ecoutez, je ne voulais pas en arriver là, mais puisque vous ne me laissez pas le choix... Que diriez-vous de régler cela maintenant entre hommes ? proposa Malcolm en retroussant ses manches.
- Vous n'allez tout de même pas vous battre ? murmura Morgana soudain affolée.
- Miss Charbrey, je ne vois pas d'autre solution que d'infliger une sévère correction à ce sinistre individu ! rétorqua fièrement lord Clawrence.
- Mais c'est absurde !
Lord Clawrence faisait au moins deux têtes et une quinzaine de kilos de moins que le comte, et Malcolm dégageait, en dépit de ses costumes et de ses manières élégantes, une sauvagerie et une puissance qui ne laissait aucun doute sur l'issue du combat.
- Laissez donc faire ce garçon, ma chère, après tout, s'il a des idées suicidaires, ça le regarde, rétorqua fièrement Malcolm d'un ton railleur.

08/20
Décevant

8 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Rebecca Kean pour ma part. Mais étant moins feutrée de romances (historiques ou non), je pense que je rejoindrais ton avis ton avis. En tout cas merci de m'éviter un éventuel emprunt qui l'aurait sûrement déçue.

    RépondreSupprimer
  2. "Sur quelle planète vit Morgana pour tomber sous son charme". Mdrrr tu m'as tuée ! C'est tellement vrai !
    Sincèrement, c'est une des pires romances historiques que j'ai pu lire. Et je peux te dire que j'en ai lu ÉNORMÉMENT !
    Donc 100 % avec toi !

    RépondreSupprimer
  3. Oh ben mince. Cassandra O'Donnell a fait une fausse note. J'adore sa série Rebecca Kean.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je crois qu'elle aurait du rester dans le domaine de l'urban fantasy ^^

      Supprimer
  4. je te rejoins sur pas mal de points et notamment la ponctuation...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, je vois que je ne suis pas la seule pour la ponctuation, ça me fait plaisir. ^^

      Supprimer